Le Grhapes organise un séminaire ouvert aux enseignants-chercheurs, aux étudiants et aux stagiaires. Celui-ci a comme double objectif la diffusion de connaissances et la formation par la recherche. Les séances apportent une mise à jour des connaissances et permettent une réflexion interdisciplinaire sur les pratiques éducatives et le handicap, afin notamment d’ouvrir vers de nouvelles perspectives. Elles peuvent également consister à échanger collectivement sur des méthodes et des difficultés méthodologiques liées à une question de recherche en cours de constitution ou déjà travaillée et publiée. 

Cycle « Formations et enseignements professionnels dans une société inclusive » - 2020 à 2025

Les séances ont lieu en distanciel.

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Toutes les séances sont disponibles sur Canal U


  • Résumé de son intervention :
     
    Scolarisés dans le second degré (en collège et en lycée) et accompagnés par un dispositif Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire), les jeunes porteurs et leurs familles sont amenés à s’interroger et à s’engager dans l’élaboration d’un parcours de formation en vue d’une insertion sociale et professionnelle souvent qualifiée de difficile (Blanc, 2009 ; Endrizzi, 2009). Cette recherche à visée compréhensive et qualitative se propose d’appréhender la place faite, par les professionnels du système éducatif, et particulièrement l’enseignant coordonnateur du dispositif, aux jeunes et à leurs familles, censés participer à l’élaboration du parcours de formation.
     
    Mots clés : Dispositif Ulis – parcours de formation adapté – insertion sociale et professionnelle – co-construction – espace de transition
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    L’intervention de Célia Bouchet a pour titre : « Le handicap dans les orientations professionnelles en France : Mesures et mécanismes au croisement des inégalités »

    Résumé de son intervention :

    Les élèves handicapés sont concernés à la fois par des inégalités scolaires (études courtes et peu qualifiantes) et par des spécialisations fines (sur-représentations dans les formations pour certains métiers). Leur ampleur et leurs mécanismes pour différentes sous-populations handicapées, selon les caractéristiques des troubles ou déficiences et selon les profils sociodémographiques, restent toutefois peu connus. En combinant l'analyse d'une enquête statistique nationale et une campagne d'entretiens biographique, cette communication met en lumière que certains groupes de personnes handicapées sont concernés par des arrêts précoces de scolarité, une concentration dans les cursus professionnels (plutôt que généraux ou, dans une moindre mesure, technologiques), et/ou des spécialisations intra-filières.

    Dans les parcours scolaires, les dynamiques classiques liées à l'origine sociale, au genre, à la migration et à la génération se combinent aux dynamiques liées au handicap à travers des effets d’étiquetages institutionnels, des évaluations indirectement pénalisantes par les équipes éducatives, et des pratiques auto-sélectives sous l’influence des familles et des pairs.

    Mots-clés : Orientation professionnelle, inégalités sociales, modes de scolarisation, déficience visuelle, troubles dys

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    L'intervention d'Olivier Kheroufi-Andriot a pour titre :« L’enseignement professionnel agricole a des atouts à faire valoir dans la perspective d’une visée inclusive ».

    Résumé de son intervention :

    Je pars du postulat que l’enseignement professionnel agricole gagne à être mieux connu et reconnu, et de l’hypothèse qu’il contribue à la visée inclusive de l’éducation telle qu’elle est définie par l’UNESCO. L’objectif de mon intervention est de mettre en valeur des points d’appui qui alimentent cette hypothèse, et pour cela j'ai présenté dans un premier temps le contexte de construction socio-historique de l’enseignement agricole professionnel pour les non-initiés, puis j’ai insisté dans un second temps sur ses spécificités, de mon point de vue, et en particulier sur ce que l’on appelle le Dispositif national d’appui (DNA).

    J'ai conclu provisoirement dans un troisième temps, et avant notre échange collectif, sur une initiative liée à ce Dispositif national d’appui afin d’illustrer le potentiel inclusif de l’enseignement professionnel agricole.

    Mots-clés : Enseignement professionnel agricole – Dispositif national d’appui (DNA) – élèves – professionnels de l’éducation – visée inclusive

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    L' Introduction de Marie Toullec a pour titre :« De la 3ème au lycée professionnel : Que disent des élèves avec un soutien ULIS de leur orientation ? Une étude exploratoire »
    Marie Toullec, Professeure des Universités, CREN (UR 2661), Nantes Université, Inspé
    marie.toullec@univ-nantes.fr

    Résumé de son intervention :

    Cette recherche s’effectue dans le cadre d’un projet interdisciplinaire financé par l’IRESP (Buisson-Fenet, Toullec-Théry et Courtinas-Camps). L’enjeu est de donner à voir et à comprendre comment se planifie et se concrétise l’orientation vers un lycée professionnel d’élèves issus de 3ème avec un soutien ULIS. Notre recueil de données qualitatives s’est effectué dans 3 académies (Lyon, Nantes, Toulouse). Des entretiens ont été menés auprès d’élèves de collèges et de lycées professionnels, soutenus par une ULIS, d’enseignant.e.s coordonnateurs/trices de ces dispositifs, d’enseignant.e.s de CAP scolarisant ces élèves, de CPE, de psychologues de l’éducation nationale, de chefs d’établissement.

    Nous nous en tiendrons, dans cette communication, aux discours de 8 élèves de CAP avec un soutien ULIS, dans deux lycées professionnels du département de Loire Atlantique et plus particulièrement sur ce qu’ils pensent des stages en milieu professionnel et des mini-stages en lycée professionnel. Que disent-ils de leur parcours, de ce qui les satisfait ou non, de ce qu’ils envisagent par la suite ? Qu’est-ce qui motive leurs choix, comment sont-ils planifiés les stages ? Qu’est-ce qu’ils y apprennent ? En quoi agissent-ils sur la détermination d’une orientation, sur le choix de CAP ?
     

    Références :

    Appadurai, A. (2004). The capacity to aspire. Culture and public action, 59-84.
    Hart, C. S. (2016). How do aspirations matter?. Journal of Human Development and Capabilities, 17(3), 324-341.
    Jellab, A. (2017). Les voies professionnelles, entre relégation et valorisation. Administration & Éducation, (3), 109-121.
    Sen A. (1992), Inequality Re-examined, Harvard, Harvard University Press.
    Troger, V., Bernard, PY & Masy J (2016). Le baccalauréat professionnel: impasse ou nouvelle chance ?, PUF.

    Mots-clés : Enseignement professionnel – Lycée professionnel – Orientation – Égalité des chances – Capabilités- Inclusion

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    L' Intervention de Noémie Olympio a pour titre :« Analyser les parcours scolaires à l’aune de la théorie des capabilités : le cas des élèves de lycée professionnel. »

    Nous avons eu le plaisir de recevoir Noémie Olympio, maitresse de conférence à l’Université d’Aix-Marseille, LEST. Clément Pin (maitre de conférences, INSEI), a assuré la discussion.

    Résumé de son intervention :

    Bien que le lycée professionnel représente près de 40% des jeunes au sortir du premier cycle du secondaire il a été longtemps déserté par les recherches en éducation. Il constitue pourtant un objet de recherche tout à fait particulier et cristallise les plus grands défis de notre système éducatif. Occupant une place relativement dominée, ce segment du système éducatif a longtemps été assimilé à un choix scolaire par défaut (Jellab, 2017). Cette tendance est en partie liée au fait que la convention académique structure largement le système éducatif français, y compris au sein du lycée professionnel (Troger et al., 2016). Les différentes réformes à l’œuvre ces dernières années (réforme du baccalauréat professionnel en 3 ans, quotas de bacheliers professionnels dans l’enseignement supérieur etc.) peuvent pourtant laisser entrevoir un champ des possibles plus ouvert, laissant la place notamment à davantage d’orientation choisie et à plus de réversibilité dans les trajectoires scolaires, ouvrant possiblement de « nouvelles chances » pour les élèves (ibid.).

    Dans cette présentation, nous proposons d’analyser les parcours de jeunes entrants en lycée professionnel à l’aune de la théorie des capabilités de Sen (1992). D’une manière générale, la théorie de Sen met l'accent sur les opportunités réelles que peuvent avoir les individus de choisir des parcours de vie auxquels ils attribuent de la valeur. Appliquée à l'éducation, elle contribue à renouveler l'analyse de l'égalité des chances à l'école en se focalisant sur la liberté réelle, non seulement formelle, qu’ont les individus de choisir un parcours scolaire ayant du sens à leurs yeux et sur les contraintes qu’ils peuvent rencontrer. Les capabilités invitent à une approche raisonnée et critique des notions de rationalité et d’utilité dans les choix scolaires : si une auto-sélection peut provenir d’un calcul coût/avantage, elle peut tout aussi bien résulter d’une préférence adaptative où le choix provient moins d’un calcul que d’une représentation du champ des possibles. Cette relecture du choix scolaire ou du non-choix invite à considérer, au-delà de la dimension subie ou choisie de l’orientation en lycée professionnel, les « capabilités à aspirer » des individus (Appadurai, 2004, Hart, 2016) : tandis qu’une orientation « choisie » peut cacher un phénomène de préférences adaptatives, une orientation déclarée « subie » (ne correspondant pas au souhait initial) peut également être synonyme d’une plus forte capabilité à aspirer.

    Mots-clés : Enseignement professionnel - Lycée professionnel - Orientation - capabilités

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    L' intervention de Vincent Troger a pour titre :« L'histoire de l'enseignement et de la formation professionnels : un ordre éducatif en mutation et interpellé par l'éducation inclusive »

    Le nouveau cycle des jeudis du Grhapes a débuté ce jeudi 14 septembre à 17h. Nous avons le plaisir d'accueillir pour cette séance Vincent Troger, maître de conférences honoraire à l’université de Rennes. Aziz Jelab fut son discutant.

    Résumé de son intervention :

    L'histoire de l'enseignement professionnel français n’est pas linéaire. Conçu pour dispenser une formation méthodique et complète à de futurs jeunes travailleurs, en partie destinés à devenir ouvriers dans des secteurs industriels en pleine expansion, il a changé de nature, de publics et de diplômes après avoir été intégré dans le système scolaire, sous l'effet de politiques de réforme qui en ont fait une filière scolaire qui est souvent considérée comme reléguée. Aussi, on ne peut guère appréhender l’enseignement professionnel et plus spécifiquement les lycées professionnels sans faire une place de choix à la problématique de l’orientation.

    L’enseignement professionnel est un poste d’observation remarquable pour l’historien et le sociologue attentifs aux mutations contemporaines (recomposition de la classe ouvrière, tertiarisation des emplois, accroissement du chômage massif dans les milieux populaires). Déstabilisé dans son identité classiquement ouvrière, rattrapé par des dysfonctionnements divers (absentéisme, décrochage, faiblesse du travail collectif au sein des équipes pédagogiques...), le lycée professionnel s’est vu confier une mission délicate : être à la fois une école de la « deuxième chance » et un « lycée des métiers » en phase avec le marché du travail - symbole paradoxal d’un système scolaire qui crée partiellement l’échec tout en inventant des structures censées y remédier.

    Mots-clés : Enseignement professionnel – Lycée professionnel – Orientation – Inégalités – Inclusion

Cycle « Altérité(s) et société inclusive » - 2018 à 2020

Le séminaire « Altérité(s) et société inclusive » fut organisé au Grhapes de 2018 à 2020. Son objectif était de contribuer à la réflexion, aujourd’hui engagée socialement et sur le plan de la recherche, sur ce qu’est (et ce que devrait être) une société inclusive dans son rapport à l’altérité et aux différentes formes qu’il peut prendre. Tandis que les sociétés anciennes renvoyaient l’altérité à une différence de nature inscrite dans l’ordre même du cosmos, ne nous faut-il pas apprendre à penser l’autre sous le registre du même et de l’identité partagée ? L’universel, nous dit Charles Gardou, c’est « ce qui laisse de côté toutes les particularités, c'est-à-dire ce qui nous sépare ou nous distingue ». Car lorsque l’altérité confine au sentiment d’étrangeté, force est de constater que les différents visages qu’elle nous présente, le handicap, le genre, l’orientation sexuelle, les origines culturelles et religieuses, peuvent susciter des discriminations au sein de la société. 

Dans l’institution scolaire, l’altérité continue d’être source d’angoisses, de tensions, de malentendus. Or une société dite « inclusive » a le projet de répondre aux besoins de toute la diversité des personnes, sans les assigner à leurs différences, afin de donner à chacune toutes les chances de s’épanouir dans la vie. Ainsi, par exemple, les lois de 2005 et de 2013 concernant la scolarisation des enfants en situation de handicap, prévoient-elle l’inclusion scolaire « de tous les enfants, sans aucune distinction » qu’il s’agisse de handicap, de haut potentiel ou de diversité culturelle, et le respect de leur droit à la différence et à la singularité. 


L’enjeu majeur est ici l’équité et la liberté auxquelles chacun a droit, dans le respect de sa dignité d’être humain et de ses potentialités, qu’elles soient normo-typiques ou atypiques. L’inclusion sociale exige donc, pour se réaliser pleinement, la mobilisation des corps, social, politique et économique qui doivent repenser leurs modes de réflexion et d’organisation pour accueillir les personnes les plus fragiles. Comment fonctionne une telle société ? Comment définir précisément un modèle global quand on sait la variabilité des perceptions qu’on peut avoir de l’autre et de son altérité ? Comment fonder une éthique et mettre en œuvre ses principes ? On avancera qu’une société inclusive est une société où il n’y a pas de privilège, pas de vie « majuscule » ni de vie « minuscule » selon le mot de Charles Gardou. Elle part du principe qu’il n’y a pas, en son sein, de distinction dans la dignité : tout le monde fait partie du « nous social » sans s’y réduire, et l’identité collective évolue au gré d’adaptations successives où la responsabilité n’incombe pas aux seules minorités mais à la société tout entière. Si la culture et les représentations sont le fruit d’une histoire qui, tant à l’échelle d’une vie que celle d’une société, reflète une évolution, il n’y a aucune raison que cette histoire se fige ou se calcifie.Rien n’empêche ainsi de tenter une approche inclusive partout où le faire société est à l’œuvre : à l’école, au travail, en politique, dans le monde associatif et les innombrables institutions dans lesquelles se tisse notre socialité.

Lien vers l’ouvrage issu du séminaire : https://www.insei.fr/ressources/alterites-et-societe-inclusive

Lien vers les captations canal U : Les jeudis du grhapes

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