Rencontre avec Charlotte Rouart, codeuse LfPC. Elle nous explique les raisons qui l'ont conduit à faire une licence professionnelle à l'INSEI.
Qu'est-ce qui a motivé votre projet d'étude à l'INSEI et comment avez-vous eu connaissance de la formation suivie ?
La communication et l’échange ont toujours été des aspects importants pour moi ; que ce soit au quotidien, ou dans une sphère plus professionnelle. Par ailleurs, je trouve que ce sont des critères importants dans la construction d’une relation, qu’elle soit personnelle ou professionnelle. De plus, la communication, ainsi que les échanges, nous permettent de nous exprimer, de nous affirmer, de donner nos points de vue, qui peuvent être différents de ceux qui nous entourent. Pour moi, l’opinion de chacun compte et se doit d’être entendue. Cette conviction s’est encore plus affirmée lorsque j’ai fait la connaissance du monde des sourds et malentendants, durant mon cursus scolaire en Sciences de l'éducation, il y a quelques années. Il m’a fasciné, et cette revendication de se faire entendre et d’être entendu m’a encore plus posé question. J’ai donc commencé mon expérience en apprenant la LSF, durant trois ans. Cela m’a tellement plu que j’ai eu envie de poursuivre mon parcours dans ce domaine. J’ai commencé par me renseigner de mon côté, puis j'ai appris par une mère de famille dont je gardais les enfants, qui était codeuse en LfPC, qu’une licence professionnelle, liée à ce handicap de la surdité, se donnait sur Paris. J’ai donc passé les examens de sélection et me suis lancée dans cette nouvelle aventure. De plus, une fois les sélections passées, nous avons eu la belle surprise suite à l’annonce des changements de locaux vers l’INSEI. Nous serions accueillis par une structure impliquée dans le handicap, dans un cadre plutôt agréable avec de grands espaces verts, pour notre plus grand bonheur ! Cela nous donnait l’impression d’être à Paris, sans trop l’être, et pour des provinciales, c’est un bon point !!
Quels sont pour vous les points forts de cette formation ?
Cette formation est très complète. Nous avons évidemment des cours théoriques, mais aussi de la pratique (qui est le cœur de notre métier). Des créneaux, lorsque nous sommes en formation, sont prévus pour cela, mais nous avons aussi des périodes de stage qui sont très importantes. Ces stages nous permettent dans un premier temps de confirmer notre choix, ou non, sur cette formation, mais aussi d’accéder à l’entièreté du métier. Car nous nous rendons vite compte qu’être codeuse, ce n’est pas seulement coder face à un enfant en classe. Il y a tout un procédé à mettre en place, des relations à établir, entre les enfants et nous, mais aussi avec les autres professionnels qui accompagnent l’enfant (orthophonie, psychomotricité, médecin…). Et le stage permet de nous faire prendre conscience de cela.
Par ailleurs, tous les intervenants que nous avons rencontrés durant cette formation étaient des professionnels passionnés, des personnes de terrain. Ce n’est pas négligeable, car cela apporte un vrai plus à la formation. Chaque personne avait une place légitime pour parfaire la formation. Rien n’était de trop. L’apprentissage du code était évidemment au centre de celle-ci, mais il nous a aussi été présenté les causes de cette surdité, les enjeux, notre métier, nos missions, mais aussi notre place au sein de notre future structure d’accueil. Cela semble embrouillé et simpliste comme description, mais c’est pour montrer que cette formation ne tourne pas qu’autour de nous, futurs codeurs, mais nous donne aussi à voir sur l’enfant en lui-même, les personnes qui l’entourent, celles qui nous entourent nous, jusqu'à nous donner quelques notions de législation afin que notre métier soit reconnu à sa juste valeur. C’est pourquoi je précise au début que c’est une formation très complète.
Quelle est votre activité aujourd'hui, poursuite d'étude ou entrée dans la vie professionnelle ?
Aujourd’hui, je suis pleinement entrée dans la vie professionnelle. Je suis codeuse (à 70%) au sein d’une association, pour mon plus grand plaisir.