Historiquement, la scolarisation des élèves aveugles ou gravement déficients visuels en France s’est faite au sein d’établissements spécialisés relevant le plus souvent du ministère chargé des affaires sociales (Lewi-Dumont, 2016). Si, depuis la loi de février 2005, le principe de la scolarisation en milieu ordinaire est privilégié, la scolarisation au sein d’établissements spécialisés constitue une possibilité offerte par la loi. Aujourd’hui encore, un peu plus de 8%[1] des élèves aveugles ou malvoyants sont scolarisés au sein de ces établissements, en dehors donc du système d’enseignement ordinaire. La convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée en 2010 par la France, enjoint les États signataires à s’assurer que « les personnes handicapées ne soient pas exclues, sur le fondement de leur handicap, du système d’enseignement général [et qu’elles puissent] sur la base de l’égalité avec les autres, avoir accès […] à un enseignement primaire inclusif, de qualité » (ONU, 2006, p. 17). À la suite de ces engagements pris sur la scène internationale, le cadre réglementaire français actuel incite les établissements spécialisés à déplacer le lieu dédié à la scolarisation vers le milieu ordinaire dans une démarche qualifiée d’externalisation. Le projet de recherche-action-formation que nous menons comporte un double objectif. Il s’agit tout d’abord de documenter et de mieux comprendre ce qui se joue dans cette démarche d’externalisation. Dans un second temps, en cheminant avec les acteurs engagés, l’enjeu est de favoriser le développement de pratiques inclusives entendues comme des pratiques favorisant l’accessibilité à l’étude des savoirs (Assude, 2019).
[1] Pourcentage calculé à partir des données issues des repères et références statistiques publiées par la DEPP en 2023.
Durée du projet
- 2023 à 2025
Porteur du projet
- Frédéric Dupré
Membres de l’équipe projet (INSEI)
- Frédéric Dupré
- Esther Atlan
- Nathalie Lewi-Dumont
Partenaires
- IDES
- UQAM
