Photo de Riitta-Leena Metsäpelto

Les 29 et 30 juin 2022, Riitta-Leena Metsäpelto a donné deux conférences à l’INSEI. L'occasion de revenir avec elle sur son parcours et son engagement pour la formation d'enseignants.

Présentation

Je suis Riitta-Leena Metsäpelto, je travaille à l'université finlandaise de Jyväskylä dans le département de formation des enseignants. J’ai un doctorat en psychologie.

Quel est ton parcours ?

J’ai axé ma recherche en psychologie de l’éducation et plus précisément sur le développement de l’enfant dans le contexte familial et scolaire. Mes recherches portent principalement sur les « externalizing problems » (troubles du comportement et troubles de l’attention du type TDAH) dans des contextes scolaires, le développement professionnel des enseignants ainsi que les méthodes utilisées pour sélectionner les étudiants dans les programmes de formation initiale d’enseignants. Et récemment, je me suis impliquée davantage sur le développement professionnel des professeurs, à partir d’un échantillon d’étudiants, plus précisément sur la formation initiale des enseignants à travers la vie professionnelle pour ainsi comprendre les différents types de supports dont les professeurs ont besoin dans leur travail afin de devenir des bons professeurs.

Comment avez-vous connu l’INSEI ?

J'ai travaillé il y a longtemps avec Minna Puustinen, professeure en sciences de l'éducation et de la formation à l'INSEI, quand elle travaillait encore à l'université finlandaise de Jyväskylä. Nous étions collègues et nous avons publié quelques articles ensemble. Nous avons donc gardé contact. Sa recherche et notre lien ont été très inspirants et importants pour moi. C’est ainsi que je suis venue à l’INSEI, suite à l’invitation de Minna Puustinen.

Qu'est-ce qui vous amène aujourd'hui à l'INSEI ?

Je suis en France et à l’INSEI dans le cadre du programme Erasmus+ et pendant deux jours, j'ai donné deux conférences à l’INSEI.

La première était centrée sur le Parcours de développement et expériences scolaires d’enfants avec des problèmes d’externalisation. Cette présentation a porté sur les trajectoires de développement et les expériences scolaires d’enfants présentant des problèmes d’externalisation. Ceux-ci renvoient à un ensemble de comportements perturbateurs tels que l’agressivité, l’opposition, les troubles du comportement, l’hyperactivité et le déficit attentionnel. J’ai mis l’accent sur les mécanismes – en particulier, ceux qui ont un impact sur la motivation – par lesquels les problèmes d’externalisation peuvent interférer avec le fonctionnement quotidien des élèves à l’école et compromettre leur aptitude à bénéficier des opportunités d’apprentissage et à progresser dans les apprentissages. J’ai aussi présenté une série d’études empiriques menées dans le cadre de l’étude longitudinale First Steps Study menée à l’Université de Jyväskylä en Finlande. Enfin, j’ai abordé la façon dont cette recherche peut contribuer à une meilleure compréhension de l’apprentissage et de l’enseignement chez des enfants ayant des problèmes d’externalisation importants, et les leçons que nous pouvons en tirer pour la formation des enseignants.

La deuxième portait sur : Qu’est-ce qui fait un bon enseignant ? Les compétences de l’enseignant sur un continuum entre la sélection des étudiants au concours d’entrée de l’Inspé et la vie professionnelle.

Certains pays ont plus de candidats que de places disponibles au concours de recrutement des enseignants. En Finlande, l’admission dans la formation initiale des enseignants est très compétitive (avec un taux de réussite aux alentours de 10%) et inclut une sélection des candidats fondée sur des résultats de la recherche. Pendant la procédure de sélection, on évalue l’aptitude des candidats au métier d’enseignant et leur potentiel de développement professionnel. J’ai pu décrire le processus de sélection des étudiants pour la formation initiale des enseignants en Finlande ainsi que les méthodes de sélection qui ont été développées pour assurer la fiabilité et la validité de la sélection. De plus, j’ai présenté un modèle de compétences – le modèle multidimensionnel du processus adapté de l’enseignement – qui décrit les compétences critiques pour le métier de l’enseignement sous la forme d’un continuum depuis la phase de sélection jusqu’à la vie professionnelle, en passant par la formation initiale des enseignants. Enfin, j’ai parlé de la contribution de ce modèle à notre compréhension de la complexité du métier d’enseignant et comment il aide à choisir des cibles pour l’évaluation lors du processus de sélection des étudiants.

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire des recherches dans le domaine de l’apprentissage et de l’inclusion ? 

C’est une excellente question. Je pense que je me suis donnée l’opportunité d’en savoir plus sur l’apprentissage des enfants à l’école. C’est ainsi que je me suis passionnée par le sujet et j’ai décidé que ce serait mon domaine de recherche.

Quels projets après cet échange ?

Vacances ! En Finlande au mois de juillet, tout le monde est en vacances et je compte en profiter pour me reposer également, après cette semaine d’Erasmus+.

Que peut-on dire de la perception et de l’accompagnement des personnes en situation de handicap en Finlande ?

Je pense que comme la plupart des pays du nord de l’Europe, la Finlande considère que l’éducation inclusive est essentielle. On a construit un modèle et un système de support pour les élèves qui ont des besoins particuliers et la Finlande tient à ce que tous les élèves aient tous les moyens possibles pour réussir.

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