Daouda Maingari

Rencontre avec Daouda Maingari, maître de conférences à l'École normale supérieure de l'université de Yaoundé I (Cameroun) actuellement en séjour à l’INS HEA dans le cadre d’une convention tripartite Erasmus + avec la France et le Maroc. Son objectif ? Apprendre à connaitre davantage les dispositifs pédagogiques inclusifs français, et participer à l’amélioration de la perception et de la scolarisation des enfants à besoins particuliers au Cameroun.

    

Daouda Maingari

52 ans

Maître de conférences à l'École normale supérieure de l'université de Yaoundé I

Rencontre avec Daouda Maingari, maître de conférences à l'École normale supérieure de l'université de Yaoundé I (Cameroun) actuellement en séjour à l’INS HEA dans le cadre d’une convention tripartite Erasmus + avec la France et le Maroc. Son objectif ? Apprendre à connaître davantage les dispositifs pédagogiques inclusifs français, et participer à l’amélioration de la perception et de la scolarisation des enfants à besoins particuliers au Cameroun.

 

Quel est votre parcours ?

J'ai commencé par suivre une formation en sciences de l'éducation, un parcours au cours duquel j'ai étudié la philosophie, la psychologie mais aussi la sociologie. Mon premier contact avec le handicap a eu lieu au cours de cette formation, par le biais d'un stage dans des écoles spécialisées pour les personnes sourdes et malentendantes. J'y ai découvert le braille ainsi que la langue des signes. J'ai poursuivi mes études en France à Strasbourg avec un DEA en sciences de l'éducation, ainsi qu'un doctorat. Ma thèse portait sur la pédagogie universitaire et la résistance au changement de pédagogie. Par la suite, pendant 17 ans j'ai travaillé comme conseiller culturel pour l'ambassade du Cameroun à Bruxelles. J’y développais des projets de coopération universitaire entre la Belgique et le Cameroun, ceci afin de mettre en place des échanges étudiants entre ces deux pays. Je suis depuis 2 ans de retour au Cameroun, et j'exerce en tant que maître de conférences à l'Université de Yaoundé, dans le département des sciences sociales de l'éducation. J'interviens notamment dans la formation des enseignants et des conseillers d'orientation.


« Pour parler d'inclusion et faire évoluer les représentations du handicap, il est indispensable de tenir compte de l'environnement socio-culturel de chaque communauté »


 

Comment avez-vous connu l'INS HEA ?

J'ai découvert l'INS HEA il y quelques années dans le cadre d'un colloque sur l'accessibilité et l’inclusion au sein de l'espace francophone. J'y avais présenté un sujet sur la représentation du handicap dans la communauté Vute du Cameroun. En effet, pour parler d'inclusion et faire évoluer les représentations du handicap, il est indispensable de tenir compte de l'environnement socio-culturel de chaque communauté. Au cours de ce colloque j'ai rencontré Fréderic Reichhart de l’INS HEA, ainsi que Zineb Rachédi-Nasri et nous avons envisagé de mettre en place une collaboration plus durable. Nous avons aussi fait la connaissance d'Amal Bousbaa, enseignante-chercheure au sein du département de sociologie à l'Université Hassan II à Casablanca au Maroc, et commencé à travailler sur un échange entre nos trois pays : la France, le Cameroun et le Maroc.

 

Qu'est-ce qui vous amène aujourd'hui à l'INS HEA ?

Je suis donc ici dans le cadre du programme d'échange Erasmus +. Ce programme se découpe en 2 phases :

  • Une phase d'observation, de participation à des séminaires, de formation dans l'établissement d'accueil. Cette période permet de prendre connaissance de la façon dont fonctionne la prise en charge du handicap en France, de ce qui est mis en place pour l'accessibilité, des droits des personnes en situation de handicap, ou encore de la perception des personnes handicapées dans la société. Il s'agit aussi de visites dans des structures comme des classes Ulis pour voir concrètement comment les choses fonctionnent ; mais aussi de rencontres avec des chercheurs qui traitent les questions du handicap.
  • Une phase d'enseignement, après analyse de ce qu'il se fait dans les pays avec lesquels l'échange se fait.

 


« L'intérêt de cet échange est de rencontrer des professionnels qui ont de l'expérience et de l'expertise sur les questions d'inclusion, pour ensuite initier une réflexion sur le traitement de la condition handicapée au Cameroun »


 

Qu'est-ce qui est mis en place pour l'inclusion aujourd'hui au Cameroun ?

Au Cameroun il y a des structures ministérielles et des associations qui s'occupent de la question du handicap. Il y a une volonté de changer les choses mais pas encore assez d'implication dans le sujet, et pas assez de structures d'accueil. Il s'agit d'avantage « d'intégration » que d'inclusion. On accepte et on accueille dans les classes les jeunes handicapés, mais il n'existe pas de pédagogie, ni même de matériel adaptés à l'heure actuelle. L'intérêt de cet échange est de rencontrer des professionnels qui ont de l'expérience et de l'expertise sur les questions d'inclusion, pour ensuite initier une réflexion sur le traitement de la condition handicapée au Cameroun. C'est aussi à terme de favoriser des échanges universitaires entre des étudiants des trois pays, pour que chacun bénéficie de ces différentes expériences et expertises et ainsi agir plus efficacement pour l'inclusion.


Remerciements

Monsieur Maingari a tenu à remercier les personnels de l'INS HEA pour leur accompagnement dans la préparation de sa venue et l’accueil chaleureux qui lui a été réservé. Nous le remercions également de sa venue !  

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