Une coopération engagée depuis 1998.
Les villes de Suresnes et du Cap-Haïtien sont engagées dans une coopération depuis 1998. En 2013, l'accord-cadre de coopération a été reconduit, ouvrant des échanges notamment dans le domaine social. Ainsi, à la demande de la mairie du Cap-Haïtien, un diagnostic social sur la jeunesse en situation de vulnérabilité a été réalisé par l’INSEI (voir plus bas) et des instituts d’études supérieures capoises entre 2014 et 2015, un projet cofinancé par le Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International.
Le projet « Regard croisé » est la mise en œuvre des préconisations du diagnostic social, avec un volet intégrant les acteurs jeunesse de Suresnes. En effet, les deux collectivités, considérant la jeunesse comme une ressource pour leur territoire, ont décidé d'engager un projet où chacun apprendra de l'autre au vu des forces identifiées et des pratiques existantes en matière de politique publique jeunesse et notamment de la jeunesse en situation de vulnérabilité. Dans un contexte très institutionnalisé pour Suresnes et dans un contexte peu institutionnalisé au Cap-Haïtien, il s'agira d'identifier les mécanismes sociaux sur les deux territoires permettant à l'autorité locale de créer un effet levier pour développer les services publics locaux avec et pour les citoyens pour accompagner l'inclusion économique et sociale des jeunes. L’INSEI, dans la continuité du diagnostic réalisé, est partenaire de ce projet.
Réalisation d’un diagnostic social par l’INSEI
Dans le cadre de la coopération décentralisée engagée entre les mairies de Suresnes et du Cap Haïtien depuis 1998, un état des lieux analytique de la situation des enfants en grande vulnérabilité sociale sur le territoire du Cap Haïtien a été décidé pour élaborer des stratégies de développement social.
Ce diagnostic a été réalisé en partenariat par l'Institut Universitaire des Sciences Juridiques, Économiques et de Développement régional, basé au Cap Haïtien (INUJED), l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation inclusive (INSEI) et les mairies du Cap haïtien et de Suresnes.
Il s’est organisé en une phase « exploratoire » auprès des acteurs institutionnels et une phase d'enquête qualitative de terrain. Une formation conceptuelle et méthodologique en ingénierie sociale assurée par l'INSEI a encadré ce diagnostic durant les différentes étapes de sa réalisation.
Cette formation, qui a été assurée par Maïtena Armagnague et Fréderic Reichhart, s'adressait aux formateurs et étudiants de l'INUJED. Elle visait entre autres l'acquisition et le développement de compétences liées à la collecte de données et à l'enquête qualitative de terrain en sociologie et ethnographie (entretiens compréhensifs et observations). Mais elle préparait également à la maîtrise des outils de la phase exploratoire, à la phase d'enquête de terrain, à l'analyse du contenu ainsi qu'aux restitutions et présentations organisées des résultats.
Trois sessions de formation ont été proposées à l'INUJED, à la mairie du Cap haïtien et sur sites d'enquête correspondant aux étapes du diagnostic. Elles ont été complétées par des séances de formation à distance : suivi et encadrement pédagogique, visioconférences pour la conception des outils, de la mise en œuvre de la recherche et la constitution des livrables. Deux sessions ont eu lieu en mai et septembre 2014 et une dernière session pour clore le diagnostic s’est déroulée début 2015.